Dans le cadre du congrès de la Société d’Industrie Minérale (SIM) qui s’est déroulé à Bordeaux en octobre 2014, la BRGM et la SIM ont présenté la carte des carrières actives de France. Durant le congrès, 430 exemplaires de la carte ont été distribués aux participants.
29 octobre 2014

Cette carte présente les carrières autorisées sur le territoire français. Elles sont indispensables pour les infrastructures routières, l’activité industrielle et la construction ou l’entretien de notre patrimoine bâti.

Elle situe les 4 208 carrières en activité en France métropolitaine et dans les DROM (à fin 2013), classées par substances exploitées.

Elle est issue de l’inventaire des carrières qui recense les carrières autorisées et les anciennes exploitations, géré par le BRGM et financé par le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie (MEDDE). La carte est téléchargeable en jpeg sur le site internet http://materiaux.brgm.fr/

Les carrières de France

Trois grands domaines d’activités sont différenciés :

  • les granulats ;
  • les roches ornementales et pierres de construction ;
  • les roches ou minéraux industriels.

L’exploitation des carrières comprend l’extraction des matériaux et leurs premières transformations. Elle peut se faire soit à ciel ouvert, soit en souterrain. Sur le plan national, l’extraction et la transformation des matériaux de carrières génèrent un chiffre d’affaires proche de 14 milliards d’euros pour 500 millions de tonnes commercialisées et 60 000 emplois directs.La réglementation qui s’applique aux carrières relève principalement du Code de l’environnement (ICPE, Installations classées pour la protection de l’environnement). Chaque carrière identifiée sur cette carte est soumise à une autorisation préfectorale pour une durée déterminée. Cette réglementation intègre la remise en état de chaque site dans un objectif de réhabilitation qui prend en considération la biodiversité et les paysages. La production de matériaux variés qui répondent à des marchés très divers nécessite de traiter les enjeux d’accessibilité à la ressource. Ces enjeux sont déterminés par la diversité géologique du territoire.

Les granulats

Les granulats sont des fragments de roches destinés à réaliser des ouvrages de travaux publics, du génie civil et du bâtiment. Ils entrent, pour la plupart, dans la constitution des chaussées et des bétons. Les granulats se classent en différentes familles :

  • les granulats alluvionnaires, exploités principalement dans les fonds de vallées en dehors de l’espace de mobilité des cours d’eau.
  • les granulats de roches massives issus des roches volcaniques (basalte, rhyolite, …), plutoniques (granite, diorite,…), sédimentaires (calcaires, grès, …) et métamorphiques (gneiss, schiste,…) ; ces matériaux sont généralement exploités par abattage à l’explosif, puis fragmentés pour obtenir les différentes granulométries souhaitées.
  • Les granulats de recyclage et artificiels (bétons et enrobés recyclés, laitiers de hauts fourneaux,…).

Quelques chiffres :

  • une maison = 100 à 300 t de granulats ;
  • 1 km de voie ferrée = 10 000 à 15 000 t de ballast ;
  • un lycée ou un hôpital = 5 000 à 20 000 t de matériaux ;
  • 1 km d'autoroute = 20 000 à 30 000 t de matériaux ;
  • 360 millions de tonnes de granulats produits par an.

Soit 6 tonnes par an et par habitant.

Les roches ornementales et de construction

La grande diversité de roches réparties sur l’ensemble du territoire national a contribué à la richesse et à la renommée de son patrimoine bâti. Les caractéristiques techniques et/ou esthétiques naturelles des roches déterminent leur utilisation comme pierres de taille pour la construction ou la décoration, en intérieur comme en extérieur.

Aujourd’hui, l’industrie française des roches ornementales et de construction représente une importante filière d’activité. À partir d’environ 500 carrières, toujours en activité, sont extraits annuellement plus de 430 000 m3 de blocs, essentiellement calcaires et granitiques, soit environ 95 % de la production.

Les roches et minéraux industriels

Les roches et minéraux industriels, non métalliques, sont utilisés sous forme brute ou transformés comme matières premières, additifs fonctionnels dans de nombreux produits et procédés de l’industrie ou dans l’agriculture.

Parmi les principaux domaines d’utilisation, citons :

  • Construction et bâtiment : ciments, tuiles et briques, plâtres, sols, murs, enduits, peintures, vitrages, céramiques sanitaires, matériaux isolants …
  • Mobilier : verrerie, vaisselle, aménagements intérieurs…
  • Charges minérales : papiers, plastiques, peintures, mastics, caoutchoucs…
  • Chimie, pharmacie et cosmétiques.
  • Agriculture, horticulture, alimentation humaine et animale.
  • Traitement des eaux usées et des gaz.
  • Mais aussi dans les secteurs de la métallurgie, de la fonderie, de l’électronique, de l’énergie, etc.

La France est un acteur de premier plan à l’échelle mondiale pour la production et la valorisation des roches et minéraux industriels.

Quelques chiffres :

  • une voiture contient jusqu’à 150 kg de minéraux dans les pneumatiques et les composants plastiques ;
  • le papier et les peintures contiennent jusqu’à 50 % de minéraux ;
  • le verre et les produits céramiques sont constitués à 100 % de ces minéraux.

Sébastien Colin