Elle a attiré une cinquantaine d’auditeurs, soit la capacité maximale de la salle réservée. La conférence était « modérée » par Laurent Corbier, directeur des relations institutionnelles du groupe minier et métallurgique ERAMET.
Alain Liger, secrétaire général du COMES a décrit le panorama des consommations en métaux en mettant en exergue les quantités toujours plus importantes consommées, la diversité accrue des usages et le nombre de métaux concernés. Il a indiqué que, malgré les incertitudes liées aux perspectives énergétiques et aux évolutions de technologies, les consommations de certains métaux rares étaient indispensables à la décarbonation de la production d’électricité. Il a souligné la nécessité avec des besoins croissants, malgré le recyclage, de trouver toujours plus de gisements, plus compliqués à valoriser et plus consommateurs d’énergie.
Malcolm JOHNSON, Vice-Secrétaire Général de l'Union Internationale des Telecoms, a mis l’accent sur la gestion durable des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Il y a 7 milliards d’abonnements aux mobiles, ce qui est plus que le nombre de la population active actuelle dans le monde!
Cela signifie par conséquent une dépendance à certains métaux rares comme l'indium utilisé pour les écrans tactiles pour ses caractéristiques de très haute conductivité et de transparence. Or il s’agit d’un métal assez rare et difficile à extraire.
Selon lui, nous avons besoin d'une utilisation plus efficace de ces matériaux et il s’agit également de mieux les conserver d’autant qu’il n'y a pas de Plan B comme alternative aux enjeux environnementaux parce qu’il n'y a pas de planète B. En cela le recours au recyclage est l’une des voies qu’il est nécessaire d’explorer.
Cédric PHILIBERT de l’Agence internationale de l’énergie a présenté le scénario « 450 ppm » proposant une évolution du système énergétique mondial, qui permettrait de faire diminuer les émissions de CO2 liées à la combustion énergétique, afin de limiter le réchauffement climatique à 2°C (par rapport à l’ère pré-industrielle). Ce scénario exige des besoins croissants en matériaux et métaux notamment rares. Il estime que la disponibilité en matériaux n’est pas un obstacle au développement des énergies renouvelables.
Patrice CHRISTMANN, de la direction de la stratégie du BRGM, a présenté les résultats d’une étude produite par l’Alliance de coordination de la recherche pour l’énergie (ANCRE) qui indique un accroissement important des besoins en matériaux et métaux pour le développement des énergies renouvelables pour les unités de production mais aussi pour le transport et le stockage. L’exploitation des ressources naturelles reste indispensable pour répondre à ces besoins. Les ressources accessibles ne devraient pas manquer mais des contraintes pourraient venir d’une insuffisance des efforts d’exploration, des coûts financiers et énergétiques de l’exploitation et de l’acceptabilité sociétale des nouveaux sites d’exploitations. L’innovation devrait constituer un levier pour améliorer ces problématiques et le recyclage ne forme qu’une partie de la solution.
L’Union européenne vient d’approuver son paquet économie circulaire. Magnus GISLEV en charge des questions liées à l’économie circulaire à la DG GROW de la Commission Européenne, souligne que ce paquet contient des dispositions pour renforcer l’efficacité des ressources en métaux critiques pour l’économie européenne telle que leur inventaire (révisé régulièrement) des métaux critiques pour l’économie européenne, le développement du recyclage et l’éco-conception. Ces dispositions sont de nature à faciliter l’adaptation de l’économie européenne au développement des énergies renouvelables.
Frédéric PETIT, directeur Business Development Power Generation, en charge des enjeux liés aux énergies renouvelables chez Siemens, présente la politique industrielle d’un fabricant d’installation de production d’énergie. Un soin tout particulier est apporté à la réduction de l’empreinte carbone de la fabrication et de la maintenance de ces installations, ainsi une éolienne marine peut amortir en moins de six mois son empreinte carbone. La question clé repose sur les enjeux d’accessibilité, ce qui nécessite d’énormes investissements dans le futur. Le secteur est en effet hautement capitalistique. Une autre difficulté est la propension de la société à accepter ces grandes questions dans le futur.