Géré par la société InfraVia, ce fonds a vocation à être investi par des partenaires privés, industriels comme financiers, et sera abondé par l’Etat dans le cadre de France 2030, à hauteur de 500 millions d’euros. La Caisse des Dépôts sera l’opérateur pour le compte de l’Etat de cet investissement. Incluant l’investissement de l’Etat, Infravia vise une levée de fonds à hauteur de 2 milliards d’euros.
Depuis 2021, France 2030 accélère l’émergence, l’industrialisation et la croissance des entreprises à travers notamment des fonds et fonds de fonds qui concentrent les efforts sur les secteurs prioritaires, notamment les industries et le développement durable, générateurs de croissance et d’emplois sur l’ensemble du territoire.
Dans le prolongement de la stratégie française en matière de métaux critiques portée par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, ce fonds investira en minoritaire, aux côtés d’industriels ou d’acteurs miniers français et européens, dans des projets portant sur la chaîne de valeur des minerais et métaux critiques (extraction, transformation, recyclage), en France, en Europe et à l’international. Ces participations viseront à sécuriser des approvisionnements (« off-take ») associés à ces projets pour le bénéfice de l’industrie française et européenne. Il agira en partenariat étroit avec les autres acteurs publics et privés du financement de projet et appliquera les meilleurs standards sociaux et environnementaux dans les projets qu’il soutiendra.
Ce dispositif vient compléter les outils déjà mis en place par le Gouvernement en 2022, dans la suite du rapport de Philippe Varin sur les métaux critiques, pour sécuriser les approvisionnements dans l’industrie française dans ces composants clés de la transition énergétique, notamment l’appel à projet « métaux critiques » du plan France 2030 qui soutient la R&D et le déploiement de capacités industrielles dans ce secteur, et la création de l’Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (OFREMI) qui a vocation à rassembler l’expertise géologique et diplomatique française au service des industriels. Ce fonds s’inscrit en cohérence dans la stratégie de sécurisation des approvisionnements portée par l’Union Européenne, incarnée par le projet de Critical Raw Materials Act et a vocation à coordonner son action avec celle d’instruments similaires en projet dans d’autres Etats-membres ou au niveau communautaire.
La mise en œuvre de la transition énergétique conduira en effet à une augmentation sans précédent des besoins en minerais et métaux critiques, en particulier pour la mobilité électrique et la production d’énergie décarbonée. C’est en particulier le cas du lithium dont les besoins sont appelés à quadrupler en dix ans, ou encore du nickel, du cobalt et des terres rares.
Afin de ne pas passer d’une dépendance à une autre, et étant donné la rareté d’accès à ces ressources dans un contexte économique et géopolitique mondial de plus en plus complexe, la souveraineté des approvisionnements de l’industrie française et européenne est un enjeu majeur de la réussite de la transition énergétique, et une des condition de la réindustrialisation verte.
Assurer notre propre approvisionnement en métaux critiques nous permettra également de promouvoir et d’imposer nos valeurs sociales et environnementales en faisant en sorte que ces ressources soient extraites et transformer dans les meilleurs standards de la « mine responsable » au niveau mondial.