Ces auteurs proposent une analyse de l’impact sur les besoins en matière première de la mise en place de la transition énergétique par les énergies renouvelables.
Cette analyse s’appuie sur les principaux scenarii énergétiques publiés par les agences de l'énergie ou des ONG. Elle considère les technologies utilisées ou en cours de développement pour la construction des systèmes énergétiques. Selon cette analyse, la construction des installations solaires et éoliennes entrainera dans les 35 prochaines années une augmentation, selon les technologies utilisées, des besoins en matière première représentant 2 à 10 fois notre consommation actuelle en métaux rares et en matière de base (béton x 1,5 à 2,5 ; acier x 2 à 6 ; cuivre x 2 à 5 ; aluminium x 6 à 10 ; verre x 10).
Cette surcroissance risque d'apporter sur les marchés des tensions équivalentes à celles que nous connaissons sur les hydrocarbures. Tensions qui pourraient être à même de freiner le développement des énergies renouvelables. Elles conduisent à l'idée que ce développement revient à substituer une énergie fossile carbonée par une autre minérale. Elles suggèrent ainsi que la transition vers les énergies renouvelables ne pourra être durable que si toutes les ressources et les technologies sont considérées simultanément, comme faisant partie d'un tout global.