Molybdène (Mo)

Possible techniquement dans plusieurs applications, mais avec une substitution effective faible liée à une offre variée, des pertes de performances ou des coûts plus élevés.

• Le molybdène est peu substitué dans ses usages utilisant ses qualités spécifiques (résistance aux températures élevées, incompressibilité, dilatation thermique faible, haute conductivité thermique et électrique etc.), car cela impliquerait une augmentation des coûts et / ou des pertes de performances.
• Malgré la faisabilité technique, le molybdène n’est en pratique pas substitué dans les applications de ses principaux domaines d’application : industries pétrolière et automobile, énergie, aéronautique et défense, électronique et médical.
• La substituabilité du molybdène est quasiment nulle pour son utilisation dans les produits chimiques.
• Le potentiel de substituabilité du molybdène est le plus important dans les aciers pour la construction, notamment dans le bâtiment, grâce à la grande variété des nuances d’acier existantes. Par exemple, l’acier inoxydable 316 peut être substitué par l’acier 445M2, dont la plus faible teneur en Mo est compensée par un ajout de chrome.

Substitutions de substances

• Aciers contenant du molybdène : les éléments suivants peuvent être utilisés à la place du Mo : chrome, vanadium, niobium et bore.
• Aciers pour outillage : tungstène.
• Alliages réfractaires pour des utilisations à haute température : graphite, tantale, tungstène et niobium.
• Superalliages : tungstène, nickel et cobalt.
• Pigments : produits à base de chrome et cadmium, toxiques.

Taux de recyclage

• Taux de recyclage dans le monde estimé entre 20% et 30%. La majeure partie (environ deux tiers) du molybdène est recyclée lors de la fabrication d’aciers (en boucle courte ou « new scraps »).
• La part de la production secondaire dans les approvisionnements était de 26% selon l’IMOA en 2013.
• Le recyclage en fin de vie était évalué à 20% par Henckens et al. en 2018.
• La production secondaire de molybdène n’a pas tendance à augmenter du fait des prix de l’approvisionnement primaire qui restent relativement faibles.
• Le recyclage est effectué par pyrométallurgie ou hydrométallurgie, dont les taux de de récupération varient entre 75% et 95% selon les méthodes.

Établissements des prix

• Cotation publique au London Metal Exchange (LME) entre 2010 et mars 2019. Fourchettes de prix publiées quotidiennement par Argus Media. Prix du marché européen (EU) présentés ci-dessous.

Variations des prix

• Ordre de grandeur de la valeur du marché du Mo métal 2018 (29 000 US$/t, prix moyen 2018 × 248 000 t, production métallurgique en 2018) : 7,2 G US$.

Restrictions au commerce international

• Pas de restriction de la part des pays producteurs majeurs.

Règlementation REACH

• La règlementation REACH concerne 13 substances contenant du molybdène dont deux considérées comme dangereuses :
  • Le concentré de molybdénite (MoS₂) grillé : lors du processus de grillage, différents oxydes de molybdène sont formés, mais aussi du quartz, des oxydes d’arsenic, des composés de cuivre et de molybdène... L’oxyde principalement formé, le trioxyde de molybdène MoO₃, est classé selon la réglementation européenne dans la catégorie 2 de cancérogénicité : « suspecté de provoquer un cancer » (H351). Il est aussi suspecté de causer des irritations importantes aux yeux ainsi que pour les voix respiratoires.
• Les 11 autres substances enregistrées ne présentent pas de dangerosité particulière :
  • Le molybdène métal,
  • Le dioxyde de molybdène,
  • Le dimolybdate d’ammonium, l’heptamolybdate d’ammonium et l’octamolybdate d’ammonium,
  • Le molybdate de calcium, le molybdate de sodium, le molybdate de fer,
  • Différents types de ferromolybdène.

Production minière française

• La France n’a pas de production minière de molybdène. Environ 22 tonnes seulement ont été produites sur le sol français entre 1942 et 1944 à Château-Lambert (70).
• Les ressources en France métropolitaine sont très modestes, avec une demi-douzaine de gîtes :
  • Beauvain (61) : porphyre à Cu et Mo érodé, ressources évaluées à 42 000 t Mo (teneur de 0,02 à 0,03% Mo) ;
  • Breitenbach (67) : indice de molybdène de type porphyre, non évalué mais de petite taille ;
  • Présence de molybdène associée à des gîtes de tungstène (Coat-an-Noz (22), Le Viala (12), Neuf- Jours (19).

Production métallurgique française

• Production métallurgique 2018 : cf. 8 - La filière industrielle en France.
• Part de la production métallurgique mondiale 2018 : 0%.

Entreprises françaises impliquées dans la chaîne de valeur du molybdène

• Métallurgie : aucune
• Produits intermédiaires :
  • Erasteel : filiale d’Eramet, produit des aciers rapides au molybdène (1 à 9%). Sites de production à Commentry (03) et Champagnolles (39).
  • Aubert & Duval : produits des aciers, inox, alliages et superalliages au molybdène. Sites de production aux Ancizes (63), Issoire (63), Imphy (58), Firminy (42). L’entreprise a été mise en vente par le groupe Eramet en juin 2020.
  • ArcelorMittal : basée au Luxembourg, possède une douzaine de sites de production en France, et produit divers aciers dont des aciers au molybdène.
  • Plansee Tungsten Alloys (74, Saint Pierre-de-Faucigny), filiale du groupe autrichien Plansee, produit des poudres, cibles de pulvérisation et alliages de molybdène.
  • Axens : Société du groupe IFP Energies nouvelles, produit des catalyseurs au molybdène, en particulier pour l'hydrocrackage (92, Reuil-Malmaison et 30, Salindres).
  • A.m.p.e.r.e. Alloys : distribue des métaux non-ferreux et ferro-alliages, implanté à Saint Ouen l'Aumône (95).
• Industries aval dépendantes du molybdène métal : aéronautique, défense, électronique, énergie, transport, chimie…